L'empire des sens
L'EMPIRE DES SENS
Lorsque l’on fait l’Amour, il parait évident,
Qu’abuser de nos Sens est d’un usage courant.
Passons sur la Vue et surtout le Toucher,
Qui ne sont que préludes à d’autres voluptés.
L’Odorat et le Gout ne sont guère en reste,
Tant ils savent s’inviter à l’approche des fesses.
L’Ouïe de son côté n’intervient il est vrai,
Que lorsque la jouissance se mue en cris d’orfraie.*
A moins d ‘être cocu et déjà le savoir,
Le Sixième Sens n’est lui, que très prémonitoire.
Mais il reste un Sens qui défraie la chronique,
C’est le Sens Interdit au moment de la nique.
Position de levrette, il arrive très souvent,
Que choisir l’orifice perturbe un peu l’amant.
Soit poursuivre à l’envers, celle du missionnaire,
Soit se montrer pervers envers sa partenaire.
Car le Sens Interdit, et vous l’avez compris,
C’est ce couloir étroit propre à la sodomie.
Avec le mariage gay, il est bon de savoir,
Que ce Septième Sens est rentré dans l’histoire.
Parler de nos Sept Sens signifie à ce jour,
Une totale liberté dans les jeux de l’Amour.
J.P.P.
(Judicieuse Pénétration Perverse)
*l’empire des sens : Ce titre est emprunté au film érotique japonais
de Nagisa Ôshina qui, sorti en France en 1976 lors de la quinzaine
des réalisateurs du Festival de Cannes, occasionna à l’époque un parfum de scandale.
*Pousser des cris d’orfraie : pousser des cris épouvantables,
très aigus (par confusion avec effraie).