Un homme branché
Hôpital privé d’Antony 24 Octobre 2011 Suite à un passage au bloc, se pourrait-il que je débloque ?
Un homme « branché »
Avec, en point de mire, Soixante-huit Printemps,
Il parait difficile, d’être un type dans le vent.
Après un court passage, au bloc opératoire,
Il s’avère qu’à cet âge, on est « in », sans le savoir.
C’est bien le seul aspect qui soit un peu festif,
Lorsque l’on vous soumet à des soins intensifs.
Contre mauvaise fortune, autant avoir bon cœur,
Cela ne coute pas une thune et nivelle les valeurs.
En deux temps, trois mouvements, vous voilà allongé,
Potence au pied du lit, perfusions accrochées.
Tensiomètre au poignet, capteur au bout d’un doigt,
Une nuée de « bip, bip » qui témoignent de tout ça.
Dès lors, de cet endroit, on repense au Spoutnik,
A la chienne Laïka, au monde cybernétique.
A aucun moment, ne nous effleure l’idée,
D’être, pour un instant, un réel homme « branché » !
Je passe sous silence, quelques inconvénients,
Dont pistolet, bassin, sont les purs ingrédients,
Le temps qui s’effiloche, avec lenteur extrême,
On se fait du cinoche, on s’inquiète quand même.
Arrive enfin le temps, où une belle infirmière,
De ce maudit carcan, pour toujours vous libère.
A n’être plus branché, on se sent comme l’oiseau,
Epris de liberté, volant… par monts, par vaux.
Morale de cette histoire, mieux vaut ne pas chercher,
A faire, pour la gloire, partie des hommes « branchés ».
Mieux vaut, sans trop y croire, espérer que la vie,
Nous épargne sur le tard, ce genre d’avanies.
J.P.P.
(Joyeuses Perfusions Perturbantes)