Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Recueil d'écritures
19 août 2011

LA RUE BOUILLABAISSE

 Précision de l'auteur

Ce texte, écrit en 2001, a répondu à un banal jeu de mot

mettant aux prises les  mots : "Bouillabaisse" et"Canebière".

Il n'est nullement péjoratif vis à vis de la belle cité phocéenne,

Il ne correspond donc pas à un quelconque règlement de compte

issu du  ridicule et lamentable conflit latent OM / PSG.

Notre_Dame_de_la_Garde

Il me vînt de Marseille une histoire rigolote,

Qui fleur bon le thym, l’ail et puis l’échalote.

Pour mieux vous la conter, je plante le décor.

Voyez cette rue célèbre, campée face au vieux port.

Son nom n’est pas issu d’un vrai référendum.

Tout juste, peut-être un peu, d’une querelle d’hommes,

Qui prirent conscience un jour, que les caprices du vent,

Pouvaient d’un mot banal, le rendre compromettant.

Venelles et ruelles n’étaient pas baptisées.

Fait de morceaux d’étoffes, côte à côte accolés.

Des lettres se groupaient, formant un calicot,

Qui au travers des rues renseignait le badaud.

Regorgeant de poissons et divers ingrédients,

Bouillabaisse était tout, sauf un vrai plat flamand.

Venant droit de là-bas, du pays du houblon,

Cane-bière était recette à nos amis wallons.

Hors donc, un fameux jour, le peuple phocéen,

Se trouva face à face à un choix cornélien.

Bouillabaisse, Canebière, lequel des deux choisir ?

Pour faire de cette rue un symbole d’avenir.

Faute de ne pouvoir enfin se décider,

Notre Dame de la Garde, ils allèrent consulter.

Té, dit la Bonne Mère, peuchère quelle drôle d’idée,

De faire du nom d’une rue celle d’un plat renommé !

Bouillabaisse contre canebière, le choix n’est pas aisé,

Mais le mistral, ma foi, peut vous départager,

Il souffle ici si fort, et depuis tant d’année,

Qu’une seule lettre qui s’envole peut vous faire perdre pied.

Du premier mot, tenez... allez imaginer,

Qu’un seul des deux « S » puisse un jour s’arracher,

Devant vos yeux hagards, à coup sûr effarés,

Bouillabaisse deviendra la risée du quartier.

Des bars les plus sordides de la rue Tubano *,

Trompant la vigilance de tous leurs maquereaux,

Les dames et demoiselles de petite vertu,

Viendront très vite ici, faire commerce de leur cul !

Elles auront, sans doute, bien à cœur de prouver,

En fait de Bouille à baise, qu’elles ont déjà donné.

Que leur joli minois peut encore attirer,

Hordes de matelots qui s’enivrent en bordées.

Argument de sagesse et de fine intuition,

Le choix de la bonne mère fût pétri de raison.

Jamais Mistral espiègle n’est venu perturber,

Le mot de Canebière qui seul fût approuvé!

J.P.P

(Judicieuse Péroraison, Peuchère !)

* La rue Tubano était, peut-être l’est-elle encore ?

   L’équivalent à Marseille de la rue St Denis à Paris.

*****************

RECETTE DE LA CANE-BIERE

Cane_Bi_re

Dans un vaste chaudron, qui sent bon le houblon,

Plongez une cane grasse et quelques canetons.

Sur ces quelques volailles, soigneusement plumées,

Rajoutez de la bière par tonnelets entiers.

Saupoudrez bien le tout d’épices du midi,

Thym, ail, olives, persil et autres céleris,

Faire cuire à feu doux, laissez bien mijoter,

Vous en rendrez jaloux, même un canard laqué. 

(extrait du Gogo et mis l’eau)

Publicité
Publicité
Commentaires
Recueil d'écritures
  • Depuis 2001, dix années de réflexions, rimées ou non, sur la vie de tous les jours, sur celle mise en exergue par les médias et sur les thèmes essentiels de l'existence: la vie, l'amour, la mort. Quelques nouvelles et récits pour saupoudrer le tout.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité