La Chapelle au clair de lune
LA CHAPELLE AU CLAIR DE LUNE
De la Chapelle à Marx Dormoy, et aussi, un peu au-delà,
Vivent les racines de mon quartier, où tel Gavroche, j’ai bourlingué.
Philippe de Girard, quel destin, créa les filatures de lin.
Riquet, faute de Panama, le canal du midi creusa.
Un triste matin de printemps, au temps jadis des allemands,
La gare Pajol s’est embrasée sous les bombardements alliés.
Ces noms propres à l’histoire de France sont les berceaux de mon enfance.
Marché l’Olive, rue de Torcy, mes petits coins de paradis.
Puis la Goutte d’Or a débordé, Chapelle est devenue Mosquée.
Le bougnat de Clermont Ferrand a attrapé l’accent d’Oran.
Quelques passantes en falbala virent leur visage orné d’un drap.
On n’avait pas encore tout vu dans notre quête de l’O.N.U !
Après plus d’une décennie, comme Jacques Dutronc l’avait prédit
Sur cinquante millions de chinois, Il en vint un, puis deux, puis trois.
Adieu couscous, bonjour saké, le riz nouveau est arrivé.
La basilique doit se méfier, les pagodes ne vont pas tarder.
Mais ce creuset reste exemplaire. Fronton de mon école primaire
S’incrustent ces trois mots gravés dont l’ultime est fraternité.
J.P.P
(J’adore Parler de Paris)
*« La chapelle au clair de lune, allons envoyer oranges ! »
Message officiel diffusé sur les ondes de la BBC en prémices aux
violents bombardements d’avril 1944.