L’INSPIRATION
Devant cette blanche feuille, je me prends à frémir
Le vertige du vide sublime l’envie d’écrire.
Mais, en moi, ne s’éveillent ni révoltes, ni passions,
Je suis, à ma grande honte, en panne d’inspiration !
Je me sens tel un chef prêt à donner le « la »,
A une fosse d’orchestre qui n’attendrait que ça,
Pour déverser soudain une telle cacophonie
Qui vaudrait de jeter partitions aux orties.
Je me vois comme un peintre face au soleil couchant,
Ne pouvant endiguer son pinceau ruisselant.
Voir son œuvre, en deux traits, si vite sabordée,
Qu’un seul geste de rage achève de faire couler.
Dans la peau d’un acteur attendant la réplique,
Je ne trouve en réponse qu’une simple mimique.
Je ne peux, en l’instant, que vouer ce partenaire,
A toutes les gémonies, aux portes de l’enfer.
Mais, nuls sont ces propos, puisque enfin je m’exprime!
Je taille mon chemin à grand renfort de rimes.
Ces forts coups de machette, empruntés à des mots,
Qui font d’un fier torrent, un paisible marigot.
J.P.P
(Je Prose Péniblement)