MER …..NOTRE MERE
Rendons un bel hommage à la langue de Molière,
Qui par une simple lettre fît de la mer, la mère.
Quoi que l’on puisse penser de cette transformation,
Elle demeure lourde encore, de signification !
La mer riche d’abîmes,où bouillonne la vie,
Est sans doute la mère dont nous sommes tous sortis.
En ces temps reculés ou d’obscures cellules,
Devinrent protozoaires, algues et enfin ovules.
Quelles que soient mes balades, la plage ou la jetée,
J’ai le regard pour elle d’un amant enivré.
Quelle que soit son humeur, calme plat ou tempête,
Je tombe sous le charme et elle fait ma conquête.
Comment cette déferlante qui secoue Saint Malo,
Est-elle partie un jour de la baie de Frisco ?
Comment cette fine écume qui ourle le sable tiède,
Est-elle source de vie à l’ombre des pinèdes ?
C’est ce même océan qui permit à Colomb,
D’ouvrir à l’Amérique le chemin des galions.
Et c’est le même encore ou Vasco de Gama,
Doubla un jour le cap avant Manureva *
Celui dont Charles Trénet chanta les golfes clairs,
Bien avant l’Amocco et ses effets pervers.
Celui qui fourmilla jadis de baleiniers
Qui firent de Moby Dick un héros d’odyssée.
L’odeur de la marée embrume mes pensées.
Je suis tel un camé, piqué à l’air iodé.
Il est temps maintenant de lui tourner le dos.
Je ne suis qu'un bouchon ballotté pat les flots.
J.P.P.
(J'aime les Petits Ports)
* Manuréva : Voilier mythique lié à la disparition en mer d’Alain Colas.